Lutte contre l’artificialisation et les logements passoires au menu du Conseil de défense écologique

Le cinquième Conseil de défense écologique aboutit à une série d’annonces s’appuyant sur les mesures de la Convention citoyenne sur le climat en matière de logement et d’aménagement du territoire. Détails.

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NOTE DU RÉDACTEUR : deux choses à retenir de cet article principalement :

1. les chaudières au fioul et au charbon ne pourront plus être installées à compter du 1er janvier 2022. ➲ On vendait encore des chaudières au charbon???

2. Un décret déjà en consultation prévoit qu’un logement consommant plus de 500 kWh/m²/an ne sera pas considéré comme décent et donc ne pourra pas être loué. ➲ Ils ne se sont pas trop foulés, là ! Si l’on se base sur les performances du DPE, ce sont la majorité des logements “épaves” classés en G … et encore pas tous (la classe démarre à 450 kWh/m²/an) !!!

RE 2020 et chauffage électrique : l’Association française du gaz saisit le Conseil d’État

La suite du palpitant feuilleton sur les péripéties de la sortie de la RE 2020…

L’Association française du gaz (AFG) vient de déposer un recours devant le Conseil d’État pour demander l’annulation partielle du décret relatif à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et visant particulièrement la nouvelle réglementation environnementale (RE 2020) des bâtiments neufs. L’AFG monte au créneau en saisissant la plus haute juridiction administrative pour dénoncer, avec les acteurs gaziers, les derniers arbitrages des ministres sur l’usage du chauffage électrique prévu dans la RE 2020, dont l’entrée en vigueur a été reportée à l’été 2021.

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Rénovation des bâtiments en Europe : la Commission proposera sa feuille de route à l’automne

Dans le cadre de son Pacte vert pour l’Europe ou Green Deal, la Commission européenne est en train de préparer une feuille de route concernant la rénovation énergétique des bâtiments. Baptisée « vague de rénovation », cette nouvelle stratégie sera présentée à l’automne prochain.

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NOTA : pour les très motivés (et anglophiles!), vous pouvez donner votre avis sur la question sur cette page (durée estimative de remplissage du questionnaire : 1 heure).

RE 2020, DPE et label BBC : 18 organisations appellent Édouard Philippe à revoir les arbitrages

Dans une lettre ouverte au Premier ministre publiée le 9 juin, 18 organisations professionnelles, dont les gaziers, appellent les pouvoirs publics à « revoir d’urgence les arbitrages » en cours concernant la prochaine réglementation environnementale (RE) 2020 des bâtiments neufs, la réforme du Diagnostic de performance énergétique (DPE) et la révision du label Bâtiment basse consommation (BBC). Les 18 acteurs signataires de la lettre sont des représentants de la filière gaz (Association française du gaz-AFG, Coénove, Uprigaz, etc.), des filières du génie climatique (Énergies et Avenir) ainsi que des énergies renouvelables (Enerplan pour le solaire et le Cibe pour le bois-énergie). Figurent aussi l’association d’élus Amorce et plusieurs associations engagées dans l’efficacité énergétique et la rénovation des bâtiments, ainsi que dans la lutte contre la précarité énergétique (Réseau pour la transition énergétique – Cler), négaWatt, etc.). S’ajoutent la Fédération des agences locales de maîtrise de l’énergie et du climat (Flame) et le groupement des industriels Mur Manteau.

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Deux enduits isolants pour la rénovation

projection enduit isolant

Pour les castor(ette)s rénovateur(trice)s, voici deux enduits isolants qui peuvent vous intéresser :

PARNATUR – CORPS D’ENDUIT CHANVRE (PAREX LANKO)

Solution bicomposant biosourcé

• Un mortier de dressement biosourcé au chanvre. Il s’applique sur les murs extérieurs et intérieurs, pour la restauration du Bâti Ancien.
• Un mortier bicomposant (liant et chanvre) à mélanger avec de l’eau. Il est applicable en passes successives jusqu’à 80 mm d’épaisseur.
Suivant son épaisseur, PARNATUR CORPS D’ENDUIT CHANVRE :
–apporte un complément d’isolation thermique (lambda de 0,066W/m.°C),
–améliore l’inertie thermique,
–joue le rôle de régulateur d’humidité,
–participe au confort acoustique.
• Il permet également de rattraper la planéité d’ensemble des murs anciens.
• PARNATUR CORPS D’ENDUIT CHANVRE est conforme aux Règles Professionnelles « Enduits en mortier de chanvre » et dispose du label « Produit Biosourcé ». Par ailleurs, c’est un produit qui présente un faible impact environnemental.

En savoir plus

Isol’Argilus – enduit isolant à base de perlites/argile/chaux

L’enduit ISOL ARGILUS est le seul enduit naturel sur le marché français ayant un lambda de 0.06 W/m.°C. Cet excellent lambda vous permettra d’isoler vos murs correctement sans les doubler avec une plaque de plâtre par exemple. Cette mise en œuvre assurera une bonne respirabilité de vos murs, surtout dans le cadre d’une rénovation. ISOL ARGILUS s’applique uniquement en intérieur.

Pour cela, l’enduit ISOL ARGILUS peut s’appliquer en 2 ou 3 couches de 4 cm maximum chacune. Son mélange PERLITES / ARGILE / CHAUX apportera une excellente facilité d’application. En guise de finition, un enduit MONOCOUCHE ou finition ARGILUS est conseillé.

En savoir plus

MON AVIS

  • Un lambda assez performant, qui les rend intéressants pour améliorer les performances énergétiques d’un bâti ancien à rénover;
  • Des enduits perspirants (mu=4.2 pour le PARNATUR, mu=6 pour l’ARGILUS), gage d’un respect du comportement hydrique du mur (migration de vapeur d’eau non obstruée);
  • Un temps de séchage trois fois plus rapide pour l’ARGILUS, par rapport à un enduit chaux-chanvre;
  • Produit en Vendée pour l’ARGILUS, chènevotte issue de la Chanvrière de l’Aube pour le PARNATUR.

Un bémol toutefois, pas d’informations sur les adjuvants rentrant dans leur composition…

Le MOOC “Rénovation performante – les clés de la réhabilitation énergétique” débute le 3 mars!

MOOC Bâtiment Durable
https://youtu.be/pQoGWZGrbas

Face aux enjeux de réhabilitation énergétique massive à mener en France pour atteindre les objectifs de la transition écologique, l’ASDER et ARCANNE proposent une formation qui apporte les fondamentaux de la rénovation performante. Conçue par et pour des professionnels, gratuite, ouverte à tous et accessible sur Internet, cette formation vous donnera les clés pour embarquer la performance énergétique dans tout chantier de rénovation.

L’isolation, l’étanchéité à l’air, l’adaptation des systèmes (ventilation, chauffage, eau chaude) et la gestion des échanges avec les autres professionnels de chantier sont autant de sujets abordés lors de cette formation. Au-delà de la performance énergétique, la qualité de l’air intérieur et le confort de vie sont aussi intégrés. Enfin, un volet du MOOC aborde les bénéfices professionnels des évolutions du marché de la rénovation.

Ce MOOC, gratuit, est ouvert aux maîtres d’ouvrage (professionnels ou particuliers) ainsi qu’aux auto-rénovateurs.

La prochaine session démarrera à partir du 3 mars 2020.

Aller sur le site du MOOC

Rénovation énergétique : la Direction de la répression des fraudes ouvre une plateforme de signalements

Mardi 18 février, la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) a mis en ligne la plateforme « SignalConso » afin de « mieux protéger et accompagner, face à des infractions, les consommateurs ». Le secteur de travaux de rénovation énergétique des logements est notamment concerné, objet d’un plan gouvernemental de lutte contre les fraudes. En facilitant le signalement par les consommateurs, SignalConso « permettra de renforcer la remontée de signaux faibles de la part des consommateurs et de mieux cibler les fraudes émergentes au sein d’un secteur. Cela permettra une action plus rapide et plus efficace », souligne la DGCCRF. La plateforme cite plusieurs exemples de remontées de signalements dans le domaine de la rénovation : prix non affiché, devis non respecté, malfaçons sur le chantier, travaux commencés mais jamais terminés, clause abusive, etc.

La plateforme vise aussi à informer directement les professionnels des signalements. « En leur permettant d’y apporter une réponse adaptée, SignalConso permettra aux agents de la DGCCRF de concentrer leur action sur les manquements les plus dommageables et sur les professionnels les moins enclins à corriger leurs pratiques », explique la DGCCRF.

Afin de lutter contre les appels frauduleux, l’Assemblée nationale vient d’adopter, en seconde lecture, une proposition de loi qui prévoit d’interdire le démarchage téléphonique pour les équipements ou les travaux de rénovation énergétique des logements. Pour tous les secteurs d’activité, le Gouvernement prévoit, dans cette loi, de multiplier par 25 les amendes administratives, prononcées par la DGCCRF, en cas de démarchage téléphonique abusif.

Relire l’article sur Actu-Environnement

La fenêtre, fonctions, performances et enjeux (2/2)

Fennêtre, fonctions, performances et enjeux

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Préambule

Voici la suite de ce sujet démarré il y a quelques semaines.

Dans la première partie de cet article, nous avons vu comment appréhender les différents éléments qui composent une fenêtre, quel rôle ils peuvent jouer et quelle incidence ils ont sur les pertes thermiques conductives de celle-ci.

Dans cette deuxième partie, nous aborderons :

  • les pertes aérauliques liées aux fenêtres;
  • les gains solaires qu’elles peuvent apporter et les conditions pour les optimiser;
  • l’importance de leur mise en œuvre dans la paroi qui les accueillent;
  • leur rôle pour l’éclairement naturel;
  • les critères de choix de vos fenêtres.

Fenêtres et pertes aérauliques

Rappelons tout d’abord l’importance d’une (très) bonne étanchéité à l’air du bâtiment.
Par “étanchéité à l’air”, nous entendons la plus ou moins grande capacité que va avoir l’enveloppe thermique du bâtiment à limiter les infiltrations d’air depuis ou vers l’extérieur, au travers des défauts de cette enveloppe.

Il n’est donc pas ici question de la ventilation “volontaire” du bâtiment, généralement par le biais d’une ventilation mécanique (VMC simple ou double flux) et d’entrées/sorties d’air calibrées (i.e. à débit contrôlé), mais plutôt de celle, “involontaire”, des faiblesses de la mise en œuvre.

Rappelons à ce titre qu’une mauvaise étanchéité à l’air entraîne invariablement :

  • des consommations de chauffage accrues (pour réchauffer cet air “parasite”);
  • une augmentation de l’inconfort (sensations accrues de courants d’air);
  • une baisse de la qualité d’air (les infiltrations d’air entraînent généralement avec elles des poussières, des fibres d’isolant, …);
  • une dégradation accélérée du bâti (les points d’infiltration d’air sont aussi des zones de condensation de la vapeur d’eau émise dans le bâtiment!)

Quel enjeu côté fenêtre? Et bien, la pose d’une fenêtre induit nécessairement un affaiblissement de l’étanchéité à l’air, par :

  • les faiblesses de celle-ci (liaison dormant-ouvrant, connexion cadre-vitrage);
  • la mise en œuvre plus ou moins aboutie de la liaison entre le cadre et la paroi.

L’étanchéité à l’air de la fenêtre

Concernant le premier point, il peut être appréhendé lors du choix de la fenêtre. En effet celle-ci a une spécification technique qui nous intéresse, le code AEV, ou “Air-Eau-Vent”.

Ce code, dont la valeur est issue de tests en laboratoire, est le reflet de la performance de la fenêtre en terme de :

  • perméabilité à l’air (code A)
  • étanchéité à l’eau (code E)
  • résistance au vent (code V)

Chaque code est associé à un chiffre, d’autant plus grand que la fenêtre sera efficace. Le code qui nous intéresse ici est bien sûr le code A.
La perméabilité à l’air est notée de 1 (faible) à 4 (très bon).

Les 3 étapes de l’essai en laboratoire sont :

  1. La fenêtre testée est mise en œuvre sur le mur d’une station d’essais.
  2. Le mur est raccordé à un système de soufflerie permettant d’appliquer une série de pressions d’air positives ou négatives sur la fenêtre. Lors de l’essai, la pression positive varie de 50 à 600 Pa (5 à 60 kg/m²), ce qui correspond à des vitesses de vent allant environ de 32 à 111 km/h, la pression négative variant de -50 à -600 Pa.
  3. À chaque palier de pression, un système de mesure (diaphragmes, fils chauds, etc.) relève la fuite d’air globale. Celle-ci est alors donnée en m3/h et plus particulièrement en m3/h/m² (de surface de fenêtre) et en m3/h/m (de jonction entre deux composants adjacents).

Pour chaque pression, la mesure de la perméabilité à l’air moyenne mesurée par rapport à la surface totale de la fenêtre (en m3/h/m2) ne doit pas dépasser :

Par exemple, sous 50 Pa de différence de pression (vent fort), une fenêtre de 1m2 de surface ayant un :

  • code A*1 pourra avoir un taux de fuite compris entre 17,01 et 31,50 m3/h ;
  • code A*3 pourra avoir un taux de fuite compris entre 1,89 et 5,67 m3/h ;
  • code A*4 devra avoir un taux de fuite inférieur à 1,89 m3/h.

Pour avoir une idée de l’incidence de nos choix, imaginons une maison de 100 m2 habitables, ayant un volume d’air intérieur de 250 m3, et que nous souhaitons rendre très étanche à l’air, à un niveau passif (idéal pour le bon fonctionnement d’une VMC double flux), soit une infiltration d’air ne dépassant pas 0,6 vol/h avec une différence de pression de 50 Pascals.
Cela représente 150 m3/h de fuites d’air maximum.

Imaginons également que cette maison dispose de 18 m2 de surface de fenêtres.

Dans ces conditions, le choix de fenêtres ayant un code :

  • A*2 induit un risque de fuites d’air à 50 Pa pouvant aller jusqu’à 306 m3/h;
  • A*3 induit un risque de fuites d’air à 50 Pa pouvant aller jusqu’à 102 m3/h;
  • A*4 induit un risque de fuites d’air à 50 Pa pouvant aller jusqu’à 34 m3/h;

, risque imputable aux seules fenêtres. On voit donc que le choix A*2 est exclus, tandis que le choix A*3 est très risqué avec 68% du débit de fuite maximum visé potentiellement imputable aux fenêtres !

Le meilleur choix est donc ici une gamme de fenêtres en code A*4, qui limite à 23% la responsabilité des fenêtres sur l’objectif d’étanchéité à l’air.

L’étanchéité à l’air de la mise en œuvre

Pour ce qui est du deuxième point, il faut bien sûr soigner l’insertion de la fenêtre dans la paroi d’accueil (un mur, mais aussi une toiture s’il s’agit d’une fenêtre de toit), en :

  • prévoyant un raccord entre le cadre dormant de la fenêtre et le frein vapeur de la paroi;
  • évitant de laisser trop de jeu entre le “trou” dans la paroi et le cadre de fenêtre, avec de gros interstices que l’on risque de boucher imparfaitement (le fameux “bourrage à la mousse” 🙁 ) ! L’idéal serait d’ailleurs de prendre les mesures des fenêtres sur les parois une fois en œuvre, pour ne garder que quelques millimètres de jeu. Évidemment, cela peut avoir une incidence sur le planning (les délais de fabrication des fenêtres étant souvent de l’ordre de 9 semaines voire plus)…
Résultat de recherche d'images pour "liaison mur-fenêtre"

Fenêtres et gains solaires

Les apports solaires qui peuvent traverser une fenêtre dépendent de plusieurs critères :

Le facteur solaire de la fenêtre

Ce paramètre inhérent à la construction de la fenêtre a pour appellation Sw (w pour “window”). Il s’agit d’un pourcentage qui indique la proportion d’énergie solaire qui va pouvoir traverser une fenêtre donnée.

Ainsi, une fenêtre ayant un Sw = 45% et frappée par un ensoleillement d’une puissance de 1000 W (beau soleil radieux!) verra traverser théoriquement 45% de ce flux thermique, soit 450 W. Les 550 W restants seront en finalité réfléchis par les différents vitrages ou sur le cadre, et donc perdus.

Ce paramètre Sw dépend lui même de deux éléments :

  • Le facteur solaire du vitrage seul; noté Sg (ou plus simplement g, pour “glass”), qui est lui aussi un pourcentage. C’est la part énergétique d’ensoleillement qui pourra traverser le vitrage, après les pertes liées aux différentes réflexions sur les verres :
Résultat de recherche d'images pour "facteur solaire double vitrage"
  • Le clair de jour (ou clair de vitrage), qui indique la proportion de vitrage dans la fenêtre, en pourcentage. Son calcul est très simple :

Clair de jour (CDJ) = Ag / Ag + Af

(voir les définitions de Ag et Af dans la première partie de cet article).

Résultat de recherche d'images pour "clair de vitrage"

Une fois ces deux paramètres évalués, et en négligeant les transmissions thermiques au travers du cadre lui-même, on obtient facilement :

Sw = Sg x CDJ

On voit donc que, pour obtenir une fenêtre très performante en matière d’apports solaires, on doit choisir :

  • un vitrage avec un fort facteur solaire (Sg élevé);
  • un cadre le plus mince possible (Af très faible, donc CDJ élevé);
  • plutôt une fenêtre de grandes dimensions (moins de cadre, plus de vitrage en proportion).

Le positionnement de la fenêtre

Du point de vue énergétique, prévoir une fenêtre sur une paroi n’a d’intérêt que si cette fenêtre récupère plus d’apports solaires gratuits qu’elle ne perd de calories par déperditions conductives sur l’année (voir première partie de cet article).

Pour ce qui concerne les gains solaires,les paramètres qui entrent en ligne de compte sont :

L’orientation de la fenêtre

L’idéal est de positionner les fenêtre dans un cadran Sud-est à Sud-ouest.
Dans nos régions Rhônalpines, les fenêtres orientées dans l’axe Est ou Ouest sont le plus généralement :

  • déficitaires (plus de pertes que gains sur l’année) s’il s’agit de double vitrage;
  • équilibrées (autant de gains de que de pertes) s’il s’agit de triple vitrage.

Et si l’on dépasse le cadran Est-Ouest, TOUTES les fenêtres, aussi performantes soit-elles, deviennent déficitaires.

Voici un aperçu des apports solaires directs journaliers pour une surface vitrée de 1m2, avec différentes orientations :

Valeurs d’énergie solaire reçue par un double-vitrage vertical, lors d’une journée à ciel clair.
(source « Le guide de l’énergie solaire passive », Edward Mazria, 1980)

On voit que le vitrage Sud est le plus intéressant pour les gains solaires en hiver. Il est aussi intéressant pour l’été, car du fait de la hauteur solaire importante en été dans ce cadran, il récupère moins d’apports solaires indésirables (soleil moins pénétrant, réflexions) que sur les orientations Est et Ouest.

Voici un autre graphe des apports solaires directs par jour clair en juillet :

Apports solaires par jour clair en juillet
(source « Le guide de l’énergie solaire passive », Edward Mazria, 1980)

On y voit que l’orientation Sud ne récupère pas plus d’apports solaires que les orientations Nord-est ou Nord-ouest, du fait de l’incidence du rayonnement direct.

On peut donc constater que, pour des surfaces verticales, le double objectif de favoriser les apports solaires en hiver tout en limitant les apports solaires en été est tout à fait atteignable en façade Sud, sans incompatibilité.

ATTENTION cependant, les vitrages Sud devront absolument être protégées par des protections solaires mobiles, d’une part pour limiter tout de même les apports solaires en été, mais aussi pour éviter les risques de surchauffe en mi-saison, quand le soleil est encore bas.
Ceci est particulièrement vrai pour les maisons très bien isolées, voire passives.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les fenêtres peuvent aussi récupérer :

  • des apports diffus (notamment au Nord, où l’ensoleillement direct est rare);
  • des apports directs réfléchis (par d’autres bâtiments, des terrasses très claires, …).

Qu’en est-il des fenêtres de toit?

Prenons, par exemple, une surface de 1m2 inclinée de 45°, à la latitude de Clermont-Ferrand selon diverses orientations, ainsi qu’une surface verticale de 1m2 de référence orientée au sud. Les gains journaliers (directs + diffus) sont :

Apports solaires par jour clair en juillet
(Source INES/ADIL 63)

Le constat est évident : quelle que soit son orientation, une fenêtre de toit joue un rôle énergétique à contre-emploi : peu d’apports en hiver, beaucoup en été !
Et cela sera d’autant plus marqué que la pente de toit sera faible.

Le retrait de la fenêtre

Il correspond à la distance entre le nu extérieur de la paroi et le premier vitrage rencontré.
Ce retrait induit ce qu’on appelle un “masque d’embrasure” sur la fenêtre, un ombrage dit structurel (le bâtiment s’ombre lui-même), qui va limiter les apports solaires récupérables.

Prenons quatre exemples pour illustrer cela :

Cas d’une fenêtre posée en applique intérieure et isolation intérieure

On voit que le retrait important de la fenêtre génère un masque d’embrasure élevé (une bonne partie du vitrage est ombrée par le mur).
Par contre, du fait que la fenêtre se trouve dans le plan de l’isolant, le pont thermique de liaison mur-fenêtre est très faible.

Cas d’une fenêtre posée en tunnel et isolation intérieure

Ici, on a essayé de pousser la fenêtre vers l’extérieur afin de limiter le masque d’embrasure. Avec succès, certes, … mais cela apporte deux inconvénients :

  • à dimension de trou égale, la fenêtre devra être un peu plus petite que dans le premier cas, et du coup le clair de vitrage en sera également réduit;
  • le pont thermique sera plus élevé que dans le premier cas, et ce même si le retour de tableau est isolé comme sur le dessin (ce qui est très vivement conseillé!).

A noter que dans le cas d’une isolation par l’extérieur et une pose en tunnel, on retrouvera sensiblement les mêmes avantages et inconvénients.

Cas d’une fenêtre posée en tunnel extérieur et isolation extérieure

Il s’agit ici d’un cas intéressant, qui conjugue :

  • un masque d’embrasure limité à l’épaisseur de l’isolant;
  • un pont thermique faible (on vient recouvrir une partie du dormant du cadre par l’isolant extérieur).

Par contre, on est toujours dans le “trou” du mur, avec une dimension de fenêtre réduite en conséquence. Par ailleurs, il reste peu de place pour positionner un coffre de protection solaire mobile (volet roulant ou BSO).

Cas d’une fenêtre posée en applique extérieure et isolation extérieure

C’est la situation idéale du point de vue de l’énergétique :

  • un clair de vitrage plus élevé (fenêtre plus grande que le trou);
  • un masque d’embrasure quasi-nul (dépend de l’épaisseur d’isolant);
  • un pont thermique très faible (fenêtre dans le plan de l’isolant).

Mais c’est une configuration difficile pour les protections solaires à coffre (volet roulant ou BSO), car il n’y aucune épaisseur dans le mur pour les caser.

Alors, quel est le bon choix?

En fait, il peut dépendre d’autres facteurs, particulièrement en rénovation :

  • choix (ou impératif) de conserver l’aspect extérieur de la façade;
  • choix (le plus souvent économique, mais non recommandé pour la performance énergétique) de conserver une partie des cadres dormants existants, et de poser les nouvelles fenêtres, en mode “rénovation”, sur ces morceaux de cadres existants.

Mais quoi qu’il en soit, il est recommandé de réfléchir aux trois principales incidences qu’aura le choix de la position de la fenêtre :

  • les apports solaires récupérables (et donc particulièrement pour les fenêtres dans le cadran Sud-est à Sud-ouest), qui vont inciter à “pousser” la fenêtre vers l’extérieur;
  • la réduction du pont thermique de liaison mur-fenêtre, qui va inciter à placer celle-ci le plus proche du plan de l’isolant;
  • la possibilité de placer un éventuel coffre de protection solaire, qui va inciter à laisser un peu de place devant la fenêtre (avec, bien sûr, une réflexion sur le pont thermique qui sera généré par ce coffre).

Pour les deux premiers points, un calcul thermique pourra permettre d’arbitrer, entre les gains solaires et les optimisations de pont thermique.

Les ombrages

Bien sûr, on s’intéressera aussi aux masques solaires qui pourraient amoindrir les apports solaires récupérables d’une fenêtre, parmi lesquels :

  • les masques dits “lointains” (la hauteur de l’horizon);
  • les masques dits “proches” (les bâtiments voisins, des arbres, …);
  • les masques dits “structurels” : nous avons déjà évoqué l’un d’eux – le retrait de la fenêtre dans la paroi, mais il peut y en avoir d’autres, notamment un retour de façade :
  • … ou bien une casquette fixe, qui protège certes (partiellement) en été, mais peut aussi faire perdre des apports solaires gratuits en hiver :

Pour les masques lointains et proches, un diagramme solaire réalisé sur l’emplacement de la fenêtre et dans son “champ de vision” de 180° pourra s’avérer très utile :

Résultat de recherche d'images pour "diagramme solaire"

Fenêtre et éclairage naturel

Dans le cadre de la fonction “éclairer” de la fenêtre, nous nous intéressons ici à l’éclairage naturel (par opposition à l’éclairage artificiel apporté par des lampes électriques) qu’elle pourra apporter dans une pièce.

Le vitrage

Pour ce qui concerne le vitrage, la paramètre qui entre en ligne de compte est le facteur de Transmission Lumineuse (TL), un pourcentage qui indique (à l’instar du facteur solaire g pour l’énergétique) la proportion de rayonnement lumineux qui traverse le vitrage, et participe donc à l’éclairement naturel.

Résultat de recherche d'images pour "transmission lumineuse vitrage"

(Source : Architecture et Climat)

S’il n’y a pas de formule simple pour lier le facteur solaire g et le facteur de transmission lumineuse TL, il est clair que la diminution du premier entraîne la diminution du second, et inversement : difficile de protéger un vitrage du rayonnement solaire énergétique sans l’assombrir et perdre aussi en apports lumineux !

Les autres paramètres

Il sont multiples, on pourra citer :

  • la largeur du cadre et donc le clair de vitrage (plus il est important mieux c’est);
  • les masques solaires en général (masques lointains, masques proches, masques structurels), qui réduisent bien sûr le potentiel d’éclairement;
  • la réflectivité des parois extérieures (par exemple, une terrasse au sol très clair amènera beaucoup de lumière réfléchie vers une porte-fenêtre);
  • la réflectivité des parois intérieures (des parois claires faciliteront la diffusion de la lumière naturelle dans la pièce).

Pour les personnes intéressées par ce sujet à part entière, elles pourront utilement consulter ce site.

A noter que certaines modélisations 3D permettent d’évaluer l’éclairement d’un local. On peut également trouver des logiciels de simulation, certains gratuits.

Comment choisir ses fenêtres?

Au vu de tout ce qui a été dit dans cet article, essayons de résumer tous les critères qui pourront présider au choix de vos fenêtres :

Une bonne isolation

Ce critère va s’intéresser à la minimisation des déperditions conductives de la fenêtre, soit la réduction de la valeur Uw.
En valeur absolue et idéalement, celle-ci ne devrait pas dépasser (hors pont thermique de pose) 1,3 W/m2.°C pour une fenêtre à double vitrage, et 0,85 W/m2.°C pour une fenêtre à triple vitrage de dimension moyenne (prenons notre fenêtre à 1 vantail de 123×148 cm).

Il vous est donc suggéré de vérifier ce point (voir formule de calcul dans la première partie de cet article), et vous pourrez également comparer plusieurs produits.

La difficulté (et de taille!), c’est que très peu de fournisseurs vous communiquent les éléments nécessaires : la valeur Uf, la largeur du cadre dormant+ouvrant, la valeur Ug, la valeur Ψi de l’intercalaire.
Il vous faudra donc vous armer de persévérance et exiger d’eux ces éléments.

A défaut, le fournisseur vous fournira peut-être une fiche de calcul détaillée, montrant les différents éléments et leur prise en compte sur un cadre de dimensions données.

Ce sera bien sûr plus facile si vous visez une très bonne performance avec des cadres certifiés au PassivHaus Institut (PHI), car tous ces éléments figurent sur leur certificat!

Une bonne solarisation

Ce critère va s’intéresser à la maximisation des apports solaires de la fenêtre, soi l’augmentation de la valeur Sw.

Pour cela, il va vous falloir connaître, en plus du clair de jour (que vous pourrez calculer à l’aide de la largeur de cadre chèrement acquise précédemment!), le facteur solaire Sg (ou g) du vitrage.

Là aussi, les fournisseurs sont particulièrement peu loquaces sur le sujet, … autant dire qu’ils ne le communiquent jamais spontanément !

Il va falloir leur demander la fiche technique du vitrage. En voici un exemple, qui montre les trois valeurs intéressantes pour nous : le facteur solaire, bien sûr (encadré en vert), mais aussi la valeur Ug (encadré en jaune) et la valeur TL (encadré en rouge) :

Exemple de fiche technique de triple vitrage
Exemple de fiche technique de triple vitrage

A défaut d’obtenir cette fameuse fiche, sachez que la majorité du temps, le facteur solaire des vitrages proposés est plutôt de l’ordre de 55% pour des doubles, 50% pour des triples.
Il vous faudra donc insister auprès du fournisseur pour espérer avoir des vitrages plus solarisants.

Une bonne étanchéité à l’air

Nous l’avons vu, obtenir le code AEV de la fenêtre et vérifier qu’il est classé A*3 voire même A*4 est une bonne approche.

Une autre bonne assurance est le choix de fenêtres certifiées passives (au PHI), assurance qu’elles sont très correctement étanches à l’air.

Et bien entendu, fuir comme la peste les coulissants (sauf si à translation, et encore…) et autres galandages !

D’autres critères de choix

Il peut y avoir d’autres critères liés à votre projet, comme :

  • la largeur suffisante des cadres dormants, permettant d’y retourner un isolant de tableau;
  • la robustesse des ferrures;
  • le traitement des cadres contre les intempéries (si votre budget le permet, un cadre bois-alu avec capotage extérieur en aluminium laqué est un choix judicieux);
  • favoriser un artisan local (pour peu qu’il soit assez “technique” pour vous fournir tous les renseignements ci-dessus!).

Bons choix et bons chantiers !