L’histoire des Castors
De 1918 à 1945 : La “préhistoire” du mouvement Castor
Le premier mouvement organisé d’autoconstruction est né en 1921 en France, sous l’impulsion initiale de l’ingénieur Georgia Knapp et favorisé par la loi Loucheur de 1928 sous le nom de “cottages sociaux”. Il s’agissait de groupes qui construisaient de 20 à 78 maisons avec une technique, un financement et une organisation spécifiques. L’organisation du chantier et la quasi totalité des travaux étaient effectués par les membres de ces groupes pendant leurs loisirs.
Jusqu’en 1940, plus de 1000 maisons furent construites par 22 groupes de cottagistes implantés principalement dans des communes industrielles, telles que Pont-Saint-Vincent, Villeurbanne ou Saint-Étienne. Les cottagistes étaient en majorité des ouvriers qui travaillaient souvent dans des conditions pénibles et qui consentaient d’énormes efforts physiques sur leur chantier et des efforts financiers non moins importants.
De 1945 à 1950 : Développement du mouvement
Le terme Castor semble apparaître à la fin de la Seconde guerre mondiale. On voit alors des familles se regrouper dans différentes villes de France (dont Lyon et Villeurbanne) autour d’expériences d’auto-construction coopérative fondées sur le principe de l’apport-travail : le travail collectif, effectué pendant les heures de loisirs, vient pallier l’incapacité des personnes ainsi associées à financer l’achat ou la construction d’un logement.
Ces regroupements ont été une réponse militante de différents mouvements politiques et sociaux à la crise du logement (qui, selon l’analyse de Pierre Mercklé, n’aurait pas suffit, à elle seule, à le déclencher). Bien que la part de l’aspect communautaire varie suivant les opérations, il a joué un rôle dans l’essor et l’organisation du mouvement, en favorisant les rencontres des membres et les échanges entre les regroupements.
Le premier chantier important débute en 1948 à Pessac, organisé par les membres du Comité ouvrier du logement de Bordeaux. Suivront les chantier de Montreuil et de Rezé.
En 1949, 30 ouvriers du chantier naval de Penhouët bénéficient d’une subvention patronale et créent l’association des Castors de Saint-Nazaire.
En 1950, le député-maire de Mantes, deux industriels et le Président de l’Association des Maires de Seine et Oise fondent l’Association des Castors de Seine et Oise. Des collectivités locales participent également à la création de coopératives Castors dans leur commune.
De 1950 à 1959 : Période des coopératives
En 1950 (ou 1951, selon les sources) est fondée en Bretagne l’Union Nationale des Castors (UNC), « dans le but de coordonner l’action des différents groupements de Castors, de les conseiller administrativement, juridiquement, financièrement et techniquement, et de les représenter auprès des administrations des organismes compétents. ».
Le principe de l’apport-travail, acquis avec l’expérience de Pessac, fut reconnu par une décision interministérielle (du MRU et des Finances) du 5 mai 1949. Après une rencontre en mars 1951 entre le MRU et l’UNC, Claudius Petit, alors ministre de la Reconstruction, reconnaît officiellement (par une circulaire MRU) le 12 août 1952 le mouvement CASTORS, autorisant l’emploi de la formule Castor dans la législation HLM.
L’UNC structure peu à peu la majeure partie du mouvement Castor, jusqu’à la création en juin 1954 de la Confédération Française des Unions de Castors (CFUC), réunissant l’UNC et les associations départementales de la Seine et de la Seine-et-Oise. Mais dès le début de l’année 1955, avec le lancement du programme des grands ensembles, le mouvement décline. La préférence des pouvoirs publics va plutôt au collectif et au locatif. La CFUC est dissoute en mai 1955.
Quelques exemples de lotissements Castors de la région lyonnaise :
- Villeurbanne (1947), 8 maisons
- Saintes Foy lès Lyon (1950), 20 lots
- Bron (1952), 25 lots
- Collonges au Mont d’Or (1953), 7 lots
- Rive de Gier et St Joseph (1954), 4 + 20 lots
- Décines (1955), 122 lots
- Lyon (1955), 18 lots
- Les Essarts (1956), 19 lots
- Vaux en Velin (1956), 66 lots
- Meyzieu Le Carreau et la Jacquière (1957), 25 lots + 92 lots
- Oullins (1957), 97 lots
De 1960 à nos jours : Développement du Castor individuel
Le mouvement Castor s’oriente dans les années 1960 autour de la construction à titre individuel. Les structures du mouvement évoluent tandis que les coopératives de consommation disparaissent avec l’essor des grandes surfaces. Fin 1968, les associations des Castors de Loire-Atlantique et de Seine-et-Oise fondent l’UDEC, organe comptable des associations des Castors, qui permet à leurs adhérents d’acheter des matériaux à des conditions préférentielles.
L’une des dernières opérations d’envergure de regroupement de Castors est celle de Saint-Vrain en 1972.
Les associations de Castors continuent leur restructuration en tenant compte de l’évolution de la nature des travaux des adhérents et de la conjoncture. Les différentes associations se regroupent au sein de la Confédération Nationale d’Autoconstruction des CASTORS (CNAC) et couvrent une grande partie du territoire français.
Depuis leur naissance, les Castors sont les premiers constructeurs de maisons individuelles en France.
Source : fr.wikipedia.org